J'ai toujours vécu dans le mensonge, je n'ai jamais été celle que je croyais, je suis pratiquement née dans le secret. La vie c'est tellement con, si tu savais. La vie, c'est un jeu ou nous ne sommes que des pions sur un immense damier, la vie c'est un tissu de mensonges dont nous sommes les couturiers. Quoi ? Tu veux savoir, pourquoi tant de haine ? Mes parents, ces menteurs. J'ai longtemps cru connaître la vérité, j'ai longtemps cru tout savoir. Mais en réalité, je gobais des mensonges, buvais ses paroles. Ils prétendaient être mes parents, et pourtant...
On pourrait croire que je mène une vie parfaite. Mais sachez que tout n'a pas toujours été rose pour moi, loin de là. J'ai vécu des choses dures, les gens ont parfois tendance à l'oublier. Il faut dire que je n'aime pas déballer ma vie comme ça. Mais bon, reprenons tout de même du début, que vous compreniez un peu pourquoi je me plains.

Je suis née dans la famille Abbeville. Famille aisée, j'en étais la cadette. Mes parents me couvraient de cadeaux, mais au fond, ça n'était pas important. La seule chose qui importait pour moi, c'était savoir qu'ils me renvoyaient l'amour que je leur portais. J'aimais ma famille. Plus que tout. Mais je ne vais pas vous mentir, j'ai su tirer des avantages de la richesse de mes parents. J'en profitais tout de même un peu. Mais pas de là à me forger un caractère de petite fille pourrie gâtée. J'avais mes limites.
A l'école, j'étais montrée du doigt. Les autres me voyaient comme une pourrie gâtée. Mais ils ne me connaissaient pas. Ils ne faisaient attention qu'aux apparences. Pour eux, comme j'étais issue d'un milieu aisé, je n'étais qu'une fille de bourge, une fière cul. Pourtant, je n'étais pas réellement comme ça. On pouvait même me trouver sympathique. Mais la jalousie, sentiment que l'on ressent tous, gâchait souvent mes rapports avec les autres. Pourtant, j'avais quelques amies, mais je savais qu'au fond, elle traînaient avec moi par rapport à ma réputation. Au fond, même si ces filles se disaient être mes "amies", je savais que j'étais seule. J'en ai beaucoup souffert.

Et puis, j'ai grandi. J'ai commencé de sérieuses études en lettres. J'aimais beaucoup ça, c'était très intéressant. Mais à mi parcours, un événement à bouleversé ma vie. Ma mère est tombée malade. Un cancer, au stade 2. Les médecins nous disaient qu'il y avait des espoirs, mais moi je n'y croyais pas. Je connaissais cette maladie meurtrière. Je savais que ma mère n'y survivrait pas. Quand j'ai appris la nouvelle, j'ai beaucoup pleuré, et je loupais des cours. Puis j'ai mis un frein à mes études de lettres. Je voulais passer mon temps avec ma mère. Elle m'avait mise au monde, je voulais l'accompagner jusqu'à son dernier souffle.
Ce fut une dure épreuve pour toute la famille. Et puis, un mois plus tard, maman est morte. Son dernier mot envers moi fut « je suis tellement fière de toi Zelly... Écoute... Tu dois savoir... Mark... Ça n'est pas ton père. ». Je n'ai d'abord pas compris. Puis j'ai beaucoup pleuré. Des mois entiers. Je n'avais aucune envie de reprendre mes études. Me remettre au boulot, comme si il ne s'était rien passé ? Continuer mes études, comme au bon vieux temps ? Non, c'était hors de question. Je voulais changer d'air. J'ai d'abord fait des recherches. Mark n'était effectivement pas mon père. J'étais née d'une précédente union de ma mère, une union qu'elle m'avait toujours cachée. Je connaissais donc pas mon véritable père, étant donné que ma mère et lui s'étaient séparés alors que je n'avais que quelques mois. Bon sang... Pourquoi m'avoir caché tout ça? Je porte un nom qui n'est même pas miens... J'ai coupé les ponts avec mon faux père. Il n'aura jamais su pourquoi. J'aurai voulu, partir à la recherche de mon père... Lui demander pourquoi on m'avait caché tout ça... Mais je ne pouvais pas. Pas après tant d'années, alors qu'il avait surement refait sa vie.

Je ne fais plus confiance à personne. Je ne sais plus quoi faire de ma vie, alors je profite de ma jeunesse, que veux tu... Je ne sais plus ou j'en suis. Entre mes études qui sont foutues, et au niveau mecs, j'enchaine les histoires d'un soir... J'ai décidé de prendre des vacances... Et me voici à Arcachon. En tous cas, j'ai bien compris une chose, le plus difficile sur cette terre, c'est d'y vivre...