Charlie, de son vrai nom Charlotte est née à Paris, dans les quartiers ultra chics de la ville. Elle n'a jamais manqué de rien, puisqu'elle avait toujours tout eu. Et à cause de ça, on aurait pu croire qu'elle était une de ces gosses de riches qui n'avait plus d'égards pour personne.. Mais c'était tout le contraire, enfin presque. Elle n'a jamais été capricieuse, n'a jamais rien réclamer que des livres, des encyclopédie pour tout savoir du monde. Etrange, non ? Elle a sauté le CM1, changeant toujours d'école pour une encore plus prestigieuse. Elle avait tout. L'argent, l'éducation, l'intelligence démesurée.. Tout sauf une vie sociale. Cela ne l'avait jamais intéressée. Arrivée au collège, tout le monde la tenait à l'écart, elle était l'intello de service, celle qu'il ne fallait pas embêter pendant sa lecture, celle qui faisait enrager le monde à cause de son excellence dans toutes les matières. On connaît tous quelqu'un comme ça, et bien Charlotte June Adam en est l'exemple même. Au collège ça ne lui posait visiblement aucun problème, elle était du genre focalisée sur ses études, ne ressentait aucun besoin de parler de quoique ce soit à quelqu'un en particulier. C'était aussi un de ses problèmes, Charlotte ne parlait jamais.

Arrivée au lycée, toujours aussi excellente, le comportement des gens autour d'elle avait changé. C'était plus grand, forcément, il y avait plus de monde. Et sa vie sociale était toujours aussi déserte. Ses parents ne la comprenaient plus. Il fallait que ce silence cesse. C'est ainsi qu'il la persuadèrent d'aller en parler à un psy.


« C'était ridicule cette histoire de psychothérapie. Je n'suis pas malade! »
N'en faisant qu'à sa tête, ma mère m'emmena chez Mr Lupin. Elle avait pris sa journée, pour une fois depuis une décennie. J'aurai préféré qu'elle m'emmène au parc, on aurait pu discuter.. Se retrouver entre filles pour une fois. Mais non. « Ecoutes Charlie. Je crois que tu as une mauvaise image de ce genre de chose.. Je sais que tu n'es pas malade, c'est juste pour discuter. » Je ronchonnai encore une fois afin de lui faire comprendre la rage intérieure que j'éprouvais. Ok, j'irai. Mais juste une fois.
Une demi-heure après, ma mère arrêta la voiture. « Bon c'est là. Ton rendez-vous est à 14H tapante, tâche de ne pas traîner. Et je reviendrai vers 15h30. A tout à l'heure! » Je constatai qu'elle s'adressait à moi comme si j'étais son employée, ce qui m'arrancha un soupir. Je tendis la main pour saluer une dernière fois ma génitrice puis ouvrit la porte afin de me glisser à l'intérieur de l'habitacle. Il était 13h55, j'avais cinq minutes pour me préparer psychologiquement à l'affront. Je m'imaginais le vieux psy aux cheveux blanc, très soporifique... Une douce voix me tira de ma torpeur. « Charlotte ? » Je sortis de ma torpeur et admira le jeune homme d'à peu près 25 ans devant moi. J'acquiesçai en me levant. Au moins, il avait un bel assistant. Dans la pièce où il m'emmena, tout était clair et bien rangé. Il me fit asseoir devant le bureau où lui même s'asseya, mais de l'autre côté. J'écarquillai les yeux. « Bonjour Charlotte, je suis Mr Lupin. Ceci n'est qu'une séance de découverte, après celle-ci tu seras libre de choir si oui ou non tu continueras la thérapie. D'accord ? » J'acquiesçai une nouvelle fois. Il était si jeune!


L'entretien passa à une vitesse disproportionnée. Ce fut une expérience tellement intéressante que Charlotte décida de poursuivre sa thérapie. Pas parce-qu'elle trouva le psychologue mignon, mais plutôt parce-qu'elle avait l'impression d'avoir un ami qui l'écoute. Et c'était bien la première fois qu'elle laissait quelqu'un avoir une vraie discussion avec elle.
Tous ces entretiens l'aidèrent beaucoup, elle n'eut pas beaucoup d'amis. Seulement deux ou trois, juste des filles. Elle est tellement timide avec les garçons.. Cela l'engagea aussi à suivre des cours de psychologie dès qu'elle décrocha son bac. Un brillant avenir s'ouvre à elle. Dans sa carrière, certes, mais socialement ?